Émotions

J’ai longtemps cru qu’il fallait transformer les émotions négatives. J’ai créé et utilisé des méthodes de transformation du négatif en positif, en repérant chaque pas.
Puis j’ai réalisé qu’au fond ça ne marchait pas vraiment. Ces méthodes apportaient un certain calme, mais après des années il m’a fallu reconnaitre que j’étais tout de même grosso modo le même qu’avant. Quelle déception n’est-ce pas ?
Et pourtant c’est cette déception qui m’a ouvert à quelque chose de plus réel : Il n’est nul besoin de transformer les émotions négatives.
Mes meilleurs enseignants ont été mes enfants : Quand ma fille pleurait, je n’essayais pas de la consoler, ou pire encore de minimiser son émotion en la rationnalisant, ou autres stratégies qui sont toutes des manières inconscientes de nier l’émotion. Au lieu de toutes ces stratégies, je prenais tout simplement ma fille dans mes bras, en accueil simple de ce de qu’elle vivait. Je restais simplement présent à ce qui est.
Et miracle ! D’elle-même l’émotion change quand on lui laisse l’espace d’être ce qu’elle est ! Aussi simple que cela et pourtant, si peu de gens savent le faire vraiment.
C’est donc ce seul principe qui me guide pendant les sessions. L’accueil total de ce qui vit en vous.
Cet accueil donne de l’espace aux expériences intérieures de suivre leur propre chemin. Ce chemin est naturel. Toute intervention du mental qui croit mieux savoir est un obstacle.
La bonne nouvelle est donc qu’il n’y a rien à faire. La mauvaise nouvelle est que très peu savent vraiment ne rien faire, vraiment rester présent à ce qui est, sans aucune manipulation.
Les processus de survie résistent, prennent peur. Car ne plus manipuler, c’est lâcher le contrôle. Et lâcher le contrôle, ça donne l’impression de mourir. Et en fait oui, c’est vraiment laisser mourir de vieux réflexes. C’est en fait surtout réapprendre à choisir.
Il y a toujours ce qui m’arrive et comment j’y réagis.
Plus je me connais, plus l’espace entre l’évènement et ma réaction grandit.
Dans cet espace j’acquiers une liberté nouvelle : celle de pouvoir choisir ma réaction.
La vie devient alors vivante, les liens aux autres sont de moins en moins réactifs et de plus en plus vivants !

 

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