Petit conte de Noel
Il y a chaque année entre le solstice et noël ce moment suspendu : La Nature retient son souffle. Comme si la vie se retirait et devenait imperceptible. Tout semble mort, absent. Les Dieux nous font l’honneur de se retirer totalement pour un instant. Ils nous laissent à un moment d’abandon, de solitude la plus complète. Ils nous font don de notre liberté la plus profonde. Et ils nous laissent le choix : Allons-nous vivre ce moment d’abandon totalement et en pleine conscience, ou au contraire le fuir dans toutes sortes de distractions ? (Qui sont par ailleurs aussi utiles, ce n’est pas la question). Allez-vous goûter ce moment dans toute sa profondeur ? Allez-vous goûter de cet espace qui s’ouvre ? La blessure initiale se rappelle à notre souvenir…Cette solitude intérieure que nos vies s’organisent si bien à éviter le plus possible…
C’est pourtant la racine de notre humanité qui se présente à nous. Notre humanité profonde et mystérieuse nous fait signe. Ce trou béant de l’être peut devenir passage. C’est un potentiel infini qui demande à être fécondé.
L’observation patiente, attentive et sans intention particulière, voici la clé du passage.
Le voyage s’effectue de lui-même. Le faire en pleine conscience dépend de nous.
Cet espace de solitude est celui de notre liberté absolue et c’est le creuset de la transformation de notre âme. Le passage s’opère dans ce creuset. : L’obscur infini se peuple doucement et subrepticement.
Un sentiment s’impose doucement : Celui d’une gratitude. Une Gratitude initiale, sortie de nulle part, sans objet et embrassant tout. Qui est parce qu’elle est.
Que dire de plus ?
Ah oui c’est une naissance, une flamme, douce, vulnérable, qui nous dit : Voici ce que tu es.
C’est l’homme retrouvé, réconcilié, celui qui parle aux Dieux du lien retrouvé.
Joyeux Noel.